PLONGER AVEC
LES REQUINS
À SAINT-MARTIN

Par Raphaëlle Plante, Le Soleil

Admirer les bancs de poissons multicolores, explorer des épaves… et se faire frôler par des requins.

Peu de gens dans mon entourage partageaient mon enthousiasme lorsque je leur disais : «Je pars plonger avec les requins à Saint-Martin!»

Et cet enthousiasme ne s’est pas démenti à mon retour de voyage, début avril. 

J’ai déjà plusieurs plongées dans les Caraïbes au compteur, eu quelques rencontres avec des requins — du tranquille requin-nourrice à l’immense requin-baleine! — alors rien pour me faire dresser le poils des bras.

Mais d’avoir deux à trois requins de récifs qui tournent autour de moi et de mon groupe de plongeurs, ça a toujours de quoi surprendre et fasciner.

Un des requins de récif croisés à plusieurs reprises arborait un gros hameçon sous sa mâchoire.

Un des requins de récif croisés à plusieurs reprises arborait un gros hameçon sous sa mâchoire.

En fait, ces spécimens — qui devaient faire environ 1,5 à 2 m de long, alors qu’ils peuvent mesurer jusqu’à 3 m — sont clairement aussi curieux que les étranges visiteurs qui les observent (soyons honnêtes, ils sont sans doute bien habitués de voir des plongeurs contempler leur terrain de jeu).

On reconnaît les requins de récifs à leur ventre blanc ainsi qu’à leurs nageoires pectorales et ventrales aux extrémités plus foncées. Il est commun de les rencontrer dans la mer des Caraïbes, et les sites explorés au sud de l’île de Saint-Martin nous ont donné maintes occasions de les apprivoiser.

Le requin de récif (Carcharhinus perezii) peut mesurer jusqu'à 3 mètres.

Le requin de récif (Carcharhinus perezii) peut mesurer jusqu'à 3 mètres.

UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS

Même en étant journaliste, c’est parfois difficile de trouver les mots justes pour décrire des plongées mémorables… alors pourquoi pas les montrer! 

Sans être une pro de la photo sous-marine (je me promets de me perfectionner), j’ai réussi à croquer quelques spécimens que je vous présente ici.

La tortue verte (Chelonia mydas) est présente dans les eaux chaudes du globe, dont la mer des Caraïbes.

La tortue verte (Chelonia mydas) est présente dans les eaux chaudes du globe, dont la mer des Caraïbes.

Ça vaut la peine de regarder dans les crevasses et coins sombres pour apercevoir des espèces plus discrètes, telles cette murène verte (Gymnothorax funebris), plus grande des murènes.

Ça vaut la peine de regarder dans les crevasses et coins sombres pour apercevoir des espèces plus discrètes, telles cette murène verte (Gymnothorax funebris), plus grande des murènes.

Un banc de gorettes bleues (Haemulon sciurus) agglutiné sur une épave.

Un banc de gorettes bleues (Haemulon sciurus) agglutiné sur une épave.

Le curieux poisson-trompette (Aulostomus maculatus) : la bouche est à droite, avec les yeux éloignés, et la queue à gauche

Le curieux poisson-trompette (Aulostomus maculatus) : la bouche est à droite, avec les yeux éloignés, et la queue à gauche

Le poisson-lion, ou rascasse volante (Pterois volitans), impressionne par son aspect — ses rayures et multiples épines dorsales — mais il s'agit d'une espèce envahissante vorace, sans prédateurs naturels, qui se reproduit à une vitesse fulgurante, menaçant l'équilibre des écosystèmes des récifs locaux. Les plongeurs locaux n'hésitent pas à éliminer ceux qu'ils rencontrent.

Le poisson-lion, ou rascasse volante (Pterois volitans), impressionne par son aspect — ses rayures et multiples épines dorsales — mais il s'agit d'une espèce envahissante vorace, sans prédateurs naturels, qui se reproduit à une vitesse fulgurante, menaçant l'équilibre des écosystèmes des récifs locaux. Les plongeurs locaux n'hésitent pas à éliminer ceux qu'ils rencontrent.

Ce ne sont pas que les coraux qui camouflent des créatures marines : le sable est aussi une excellente cachette pour certains poissons de fond ainsi que des raies — celle-ci est probablement une raie pastenague américaine (Hypanus americanus), si je me fie à ma bible sur les espèces des Caraïbes (Carribean Reef Life — A Field Guide for Divers, 3e édition par Mickey Charteris).

Ce ne sont pas que les coraux qui camouflent des créatures marines : le sable est aussi une excellente cachette pour certains poissons de fond ainsi que des raies — celle-ci est probablement une raie pastenague américaine (Hypanus americanus), si je me fie à ma bible sur les espèces des Caraïbes (Carribean Reef Life — A Field Guide for Divers, 3e édition par Mickey Charteris).

Un des nombreux barracudas (Sphyraena barracuda) aperçus en plongée. Ces poissons carnivores sont reconnaissables à leur long corps argenté ayant quelques taches plus foncées, ainsi que leur mâchoire inférieure proéminente.

Un des nombreux barracudas (Sphyraena barracuda) aperçus en plongée. Ces poissons carnivores sont reconnaissables à leur long corps argenté ayant quelques taches plus foncées, ainsi que leur mâchoire inférieure proéminente.

Une variété de corail cerveau

Une variété de corail cerveau

Le poisson-ange royal (Holacanthus ciliaris), avec sa «couronne» bleue au-dessus des yeux.

Le poisson-ange royal (Holacanthus ciliaris), avec sa «couronne» bleue au-dessus des yeux.

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La tortue verte (Chelonia mydas) est présente dans les eaux chaudes du globe, dont la mer des Caraïbes.

La tortue verte (Chelonia mydas) est présente dans les eaux chaudes du globe, dont la mer des Caraïbes.

Ça vaut la peine de regarder dans les crevasses et coins sombres pour apercevoir des espèces plus discrètes, telles cette murène verte (Gymnothorax funebris), plus grande des murènes.

Ça vaut la peine de regarder dans les crevasses et coins sombres pour apercevoir des espèces plus discrètes, telles cette murène verte (Gymnothorax funebris), plus grande des murènes.

Un banc de gorettes bleues (Haemulon sciurus) agglutiné sur une épave.

Un banc de gorettes bleues (Haemulon sciurus) agglutiné sur une épave.

Le curieux poisson-trompette (Aulostomus maculatus) : la bouche est à droite, avec les yeux éloignés, et la queue à gauche

Le curieux poisson-trompette (Aulostomus maculatus) : la bouche est à droite, avec les yeux éloignés, et la queue à gauche

Le poisson-lion, ou rascasse volante (Pterois volitans), impressionne par son aspect — ses rayures et multiples épines dorsales — mais il s'agit d'une espèce envahissante vorace, sans prédateurs naturels, qui se reproduit à une vitesse fulgurante, menaçant l'équilibre des écosystèmes des récifs locaux. Les plongeurs locaux n'hésitent pas à éliminer ceux qu'ils rencontrent.

Le poisson-lion, ou rascasse volante (Pterois volitans), impressionne par son aspect — ses rayures et multiples épines dorsales — mais il s'agit d'une espèce envahissante vorace, sans prédateurs naturels, qui se reproduit à une vitesse fulgurante, menaçant l'équilibre des écosystèmes des récifs locaux. Les plongeurs locaux n'hésitent pas à éliminer ceux qu'ils rencontrent.

Ce ne sont pas que les coraux qui camouflent des créatures marines : le sable est aussi une excellente cachette pour certains poissons de fond ainsi que des raies — celle-ci est probablement une raie pastenague américaine (Hypanus americanus), si je me fie à ma bible sur les espèces des Caraïbes (Carribean Reef Life — A Field Guide for Divers, 3e édition par Mickey Charteris).

Ce ne sont pas que les coraux qui camouflent des créatures marines : le sable est aussi une excellente cachette pour certains poissons de fond ainsi que des raies — celle-ci est probablement une raie pastenague américaine (Hypanus americanus), si je me fie à ma bible sur les espèces des Caraïbes (Carribean Reef Life — A Field Guide for Divers, 3e édition par Mickey Charteris).

Un des nombreux barracudas (Sphyraena barracuda) aperçus en plongée. Ces poissons carnivores sont reconnaissables à leur long corps argenté ayant quelques taches plus foncées, ainsi que leur mâchoire inférieure proéminente.

Un des nombreux barracudas (Sphyraena barracuda) aperçus en plongée. Ces poissons carnivores sont reconnaissables à leur long corps argenté ayant quelques taches plus foncées, ainsi que leur mâchoire inférieure proéminente.

Une variété de corail cerveau

Une variété de corail cerveau

Le poisson-ange royal (Holacanthus ciliaris), avec sa «couronne» bleue au-dessus des yeux.

Le poisson-ange royal (Holacanthus ciliaris), avec sa «couronne» bleue au-dessus des yeux.

ATTERRIR SUR LA PLAGE

Peut-être avez-vous déjà vu des vidéos d’avions qui atterrissent à l’aéroport international Princess Juliana, en survolant la plage à très basse altitude. Les vacanciers sur la plage de Maho Beach se plaisent à immortaliser le tout — il faut dire que lorsqu’un gros avion de ligne se pose, c’est franchement impressionnant! 

L'aéroport international Princess Juliana, à Sint Maarten (partie néerlandaise de l'île), se trouve juste de l'autre côté de la plage de Maho Beach, régulièrement soufflée par les réacteurs des avions.

L'aéroport international Princess Juliana, à Sint Maarten (partie néerlandaise de l'île), se trouve juste de l'autre côté de la plage de Maho Beach, régulièrement soufflée par les réacteurs des avions.

Plusieurs affiches mettent en garde les téméraires contre le danger que représente les réacteurs d'avions au décollage et à l'atterrissage.

Plusieurs affiches mettent en garde les téméraires contre le danger que représente les réacteurs d'avions au décollage et à l'atterrissage.

Seule une petite route sépare la plage de la clôture grillagée qui délimite le terrain de l’aéroport. Alors lorsqu’un Boeing décolle, la force de ses réacteurs souffle la plage et les quelques téméraires qui s’accrochent à la clôture pour vivre une montée d’adrénaline — malgré les nombreux panneaux signalant le danger. (En 2017, une touriste néo-zélandaise est morte après avoir été projetée au sol par la force de réacteurs.)

DES TRACES D'IRMA BIEN VISIBLES

À la fin d’une semaine bien remplie par des plongées quotidiennes, j’ai pris le temps de visiter un peu l’île de Saint-Martin / Sint Maarten. Un constat dès qu’on sillonne les terres : Irma a laissé des traces encore bien visibles.

En septembre 2017, l’ouragan de catégorie 5 (la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson) a ravagé l’île franco-néerlandaise, faisant une dizaine de morts et semant le chaos. 

La baie de Marigot, plus grande ville de la partie française de l'île.

La baie de Marigot, plus grande ville de la partie française de l'île.

Plus de cinq ans après cette catastrophe, les grands hôtels ont été reconstruits, les plages ont été nettoyées… mais plusieurs bâtiments aperçus sur la route sont toujours éventrés, laissés à l’abandon. Des cicatrices bien présentes, même si à côté poussent de nouvelles constructions.

À Simpson Bay, au sud de l’île, le centre de plongée Ocean Explorers a bien changé, selon les souvenirs de Stéphanie Labbé. La copropriétaire de Plongée Nautilus, à Québec, avait accompagné un groupe de plongeurs à Saint-Martin en 2016 et avait eu un coup de cœur pour le professionnalisme de Jefferson Techera et Luciana de Lima, les propriétaires d’Ocean Explorers depuis plus de 20 ans. C’était donc l’heure des retrouvailles, avec un nouveau groupe de plongeurs dont je faisais partie, alors que le centre de plongée a été réaménagé dans des conteneurs et poursuit ses activités, contre vents et marées… et pandémie.

Info : stmaartendiving.com

Moi-même nageant autour d'une épave, appareil photo à la main, photographiée par ma binôme de plongée Rachel. PHOTO RACHEL BÉDARD

Moi-même nageant autour d'une épave, appareil photo à la main, photographiée par ma binôme de plongée Rachel. PHOTO RACHEL BÉDARD

Moi-même nageant autour d'une épave, appareil photo à la main, photographiée par ma binôme de plongée Rachel. PHOTO RACHEL BÉDARD

Moi-même nageant autour d'une épave, appareil photo à la main, photographiée par ma binôme de plongée Rachel. PHOTO RACHEL BÉDARD

Journaliste
RAPHAËLLE PLANTE

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RAPHAËLLE PLANTE

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